Participants : Claire Allonneau (SLTD), Adeline Arnaudeau (SMCTOM Riberac), Eric Boucaret (La Main Forte), Julien Griffart (ARC CENON), Marie Laydis (SMD3), Agnès Mikelbrencis (SMICVAL), Fabien Palacio (SVP Insertion Recyclerie), Isabelle Pégorié (SMD3), Corinne Pigler (AARTEC ACI), Aurore Prévot (GARIE), Jean-Luc Pujols (Conseil général 24), Vanessa Rispal (Ademe), Stéphanie Rouyer (SMICTOM Lalinde Le-Buisson), Yan Tisné (CMARA 24), Bruno Zambrance-Ferrau (AARTEC)
Excusés : Marie Caus (CG des Landes), Laure Jean (CUB), Jean-Christophe Vialle (CAP),
Atelier animé par : Sabine Vigneron (Espace Environnement)
Programme de l’atelier :
- Tour de table (présentation des participants – recueil des attentes)
- Journée de la réparation en Dordogne
- Exemples de bonnes pratiques à l’étranger :
- Vienne (Autriche)
- Barcelone (Espagne)
- Panorama des structures d’insertion : GARIE
- Témoignages de structures d’insertion
- Etat des lieux de l’offre des formations en Aquitaine
- Travail en ateliers / restitution
1) Journée de la réparation
J-L Pujols et Y. Tisné font le retour d’expérience de la Journée de la Réparation organisée pour la seconde année consécutive. Cette action s’est déroulée en 2 temps :
Année 1 : 2010
- Le Conseil général de Dordogne s’est associé à la CMARA 24 pour organiser, au siège du CG à Périgueux, une Journée de la Réparation à destination des membres du personnel. Cette action a pu bénéficier du soutien financier de l’ADEME afin de dédommager les réparateurs présents (+/- 500 € la journée).
- Compte tenu de la décision tardive de pouvoir bénéficier de ce financement, la communication a été réalisée très rapidement vers le personnel et ce, peu de temps avant la date de l’événement.
- La CMARA 24 s’est occupée de gérer les contacts avec les réparateurs. Au final, 5 d’entre eux ont répondu à l’appel.
- Deux tranches horaires avaient été définies afin de permettre au personnel de se rendre auprès des réparateurs : 12h-14h et à partir de 16h30 afin de ne pas trop empiéter sur les heures de travail.
- Le cordonnier et la couturière ont été les plus sollicités.
Année 2 : 2011
- Le CG 24 a décidé d’ouvrir l’opération vers le grand public et d’organiser la Journée de la Réparation sur le territoire d’une autre collectivité afin de faire tourner cette l’opération. En 2011, c’est la commune de Sarlat qui a accueilli l’événement en s’appuyant également sur la collaboration du SMICTOM du Périgord Noir.
- Ne disposant plus de budget dans la cadre de son Plan Départemental de Prévention, le CG 24 a pu utiliser une partie du budget « communication » disponible dans le cadre de l’Agenda 21.
- Le CG 24 a pris en charge les frais de location de la salle ainsi que les repas des réparateurs. Quant au public, il était invité à verser une somme de 2 € par réparation.
- La CMARA 24 s’est à nouveau chargée du recrutement des réparateurs. Elle a également assuré une présence durant toute la durée de l’événement, le mercredi après-midi. Ce jour de la semaine avait été choisi dans le but de toucher le grand public ainsi que les enfants.
- Forts de leur expérience antérieure, le CG 24 et la CMARA 24 ont développé l’action en « mode projet » 11 semaines avant l’événement. La communication a été assurée par le Syndicat et la Municipalité sous forme d’affichage.
- Au final, la Journée de la Réparation a attiré 50 visiteurs, soit en deçà de l’objectif initialement prévu de 100 visiteurs.
Leçons tirées (points positifs)
- L’opération a attiré toute la presse du département qui s’est mobilisée pour couvrir l’événement. La Journée de la Réparation apparaît donc comme un sujet porteur.
- La présence d’une structure d’insertion (La Main Forte) a permis de faire se rencontrer deux univers différents ce qui, du point de vue du CG 24, s’est avéré intéressant et riche sur le plan des échanges. Quant à la Main Forte, elle a trouvé l’occasion de vendre des objets revalorisés par ses apprentis. A l’avenir, le CG 24 souhaite amplifier cette mixité d’acteurs lors de la prochaine Journée de la Réparation.
- Le SMICTOM du Périgord Noir a décidé de reprendre le relais de l’opération l’an prochain.
Leçons tirées (points négatifs)
- La CMARA 24 a éprouvé pas mal de difficultés à mobiliser les réparateurs. Comme l’envoi de courriers auprès de 90 artisans n’a généré aucune réaction, la CMARA 24 a dû contacter chacun d’eux individuellement pour, au final, en convaincre 5 de participer à l’opération. Malheureusement, un réparateur a dû déclarer forfait le jour de l’opération.
- Le manque de dédommagement financier expliquerait en grande partie cette faible adhésion à l’action. Le problème juridique que pose le dédommagement des réparateurs n’est toujours pas résolu …
- Les réparateurs qui doivent transporter des machines lourdes pour exercer leur activité se montrent plus réticents encore que les autres (ex : cordonniers).
- L’enquête réalisée par la CMARA 24 montre que le mercredi ne serait pas propice à ce type d’événement car les réparateurs sont tenus de fermer leur magasin durant la journée, ce qui, d’un point de vue commercial, est préjudiciable pour eux. Et, pour les réparateurs qui ont une activité de vente, l’approche des fêtes (fin novembre) correspond également à une période plus dense.
- L’objectif de toucher un public jeune n’a pas été rencontré. Se pose la question du « comment mobiliser les jeunes sur cette thématique ? ».
Pistes d’amélioration en vue de la reproductibilité de l’action
Selon le CG 24 et la CMARA 24, différentes améliorations devraient être apportées pour la prochaine édition de la Journée de la Réparation :
- A la demande des réparateurs, la Journée de la Réparation pourrait être organisée durant tout un week-end en évitant les périodes proches des fêtes.
- Il est nécessaire de verrouiller la participation des réparateurs le plus tôt possible afin de pouvoir communiquer suffisamment tôt auprès du grand public.
- Ce type d’opération doit sans doute est envisagé à l’échelle du canton afin d’assurer une présence de réparateurs suffisante en nombre.
Les participants émettent également quelques remarques et pistes d’amélioration :
- L’ADEME finance la réalisation d’un annuaire des réparateurs à l’échelle de la Région. Ce support pourrait être utilisé en appui des actions des collectivités.
- En ce qui concerne la question du dédommagement, il serait intéressant de consulter le département des Deux-Sèvres qui a mené le même type d’opération dans le cadre de son programme I.D.E.A.L. 79.
Liens utiles : www.optigede.ademe.fr/printpdf/2669
htth://ideal79.fr/spip.php?article6
- Pourquoi ne pas imaginer une opération sur une durée plus longue (ex : une semaine) et de manière itinérante, sous forme de parcours ?
- Afin de surmonter le problème du déplacement des machines, s’inspirer du bus de l’art contemporain (Mairie de Bordeaux) pour le décliner sur le thème de la réparation.
- Pourquoi ne pas impliquer des apprentis plutôt que des réparateurs installés pour qui l’absence du lieu de travail pose un problème de poursuite de l’activité ?
Remarque de la CMARA 24 : il n’y a plus d’apprentis en formation en cordonnerie.
2) Exemples de bonnes pratiques en Europe
Ces bonnes pratiques ont la particularité d’inscrire les actions dans la durée et de s’appuyer sur une dynamique de réseau :
Vienne (Autriche)
- Suite aux conclusions d’une étude stratégique qui la ville de Vienne, les élus ont estimé qu’il était plus rentable d’investir dans la prévention que d’investir dans de nouvelles unité de valorisation énergétique (incinérateurs). Elle décide de consacrer 3 millions d’Euros par an pendant une période de 10 ans à la prévention (2000 – 2010).
- Après la publication de plusieurs éditions du guide de la réparation, le réseau des réparateurs est créé en 1999. C’est une association environnementale qui sera chargée de constituer le réseau et d’assurer le rôle d’intermédiaire entre les clients et les réparateurs membres du réseau (50 réparateurs au total) : orientation des demandes, gestion du site internet, etc.
- Les réparateurs se tenus de répondre à des critères de qualité stricts : transparence dans le calcul du prix de la réparation, devis fixe (maximum 39 € - remboursable), etc.
- Résultats : 50.000 nombre de biens réparés : / an ; soit environ 650 T de déchets par an.
Lien utile : http:// www.reparaturnetzwerk.at/
Barcelone (Espagne)
- La Campagne « Millor que nou » a été lancée en 2006 avec un budget annuel de 150.000 €, financée à 40% par le Service de traitement des déchets de la Ville et à 60% par la Région de Catalogne.
- La campagne comporte 2 axes prioritaires (la promotion du marché de la seconde main et la réparation), lesquels sont déclinés en différentes actions.
- L’activité la plus originale concerne l’organisation d’ateliers de réparation accessibles au public. L’agenda des activités est disponible sur le site de la campagne :
Lien utile : http://www.millorquenou.cat
3) Panorama des structures d’insertion & témoignages
- Aurore Prévot présente un travail de synthèse réalisé par le GARIE qui a permis d’identifier 189 structures d’insertion sur tout le territoire de la Région.
- Pour chaque département, la note précise les structures présentes ainsi que leur champ d’activités.
- Un document actualisé, intégrant les structures qui exercent des activités de réparation de cycles, est également disponible.
Lien utile : document finalisé du GARIE
Fabien Palacio (SVP Insertion Recyclerie, Villeneuve-sur-Lot) :
- Origine des gisements : dons et collectes à domicile.
- Depuis 2011, volonté de promouvoir le réemploi par des activités de revalorisation du textile. Montage d’un atelier grâce aux machines issues du don et présence de couturières. Le textile suit désormais 3 filières :
- Textiles / vêtements de marque : font l’objet de réparations par des couturières et revendus en boutique.
- Prélèvement des petits objets (boutons, fermetures éclair, etc.) en vue de la réparation et/ou de la vente en boutique.
- Invendus : fournis à la Tresse (entreprise d’insertion).
- Egalement, de manière plus anecdotique, tri et valorisation des déchets métalliques.
- Economie réalisée : 60 tonnes de déchets. De 60 à 70 % de choses mises en déchetterie, SVP est passé sous les 10 % de déchets aujourd'hui dans tout ce qui leur est donné (*).
Développements récents / à venir :
- Accord avec Suez pour récupérer les textiles des bornes de la communauté de communes.
- Activités de customisation du mobilier de cuisine (mise à nu de meubles de cuisine ou customisations au sein de SVP) et du textile.
- Installation et mise aux normes de l’atelier de menuiserie.
- Accord avec la communauté de communes pour placer un box en déchèterie permettant de récupérer les encombrants.
(*) Source : http://www.ladepeche.fr/article/2011/09/12/1164812-st-vincent-de-paul-a-cree-sa-structure-d-insertion.html
Julien Griffart (Arq Cenon) :
- Origine des gisements : dons et collectes à domicile sur appel.
- Principales activités de la ressourcerie :
- Information et orientation du grand public sur les filières de recyclage
- Chantiers en insertion
- Contrats avec les bailleurs sociaux (collecte d’encombrants, 1 fois / mois, dans le quartier Cenon, en partenariat avec la CUB)
- Filière textile - customisation
Eric Broucaret (La main forte, Sarlat) :
- Cœur de métier : l’humain – recherche d’activités en vue de sortir les personnes de la précarité
- Principales activités de l’association en lien avec la réparation : un atelier de menuiserie et un atelier qui réalise de la réparation mécanique automobile. Il s’agit bien d’un garage social à destination du public de l’association pour lequel un diagnostic de la panne est posé en présence du propriétaire du véhicule. Le coût des pièces reste à sa charge.
Lien utile : http://www.lamainforte.org
Corinne Pigler & Bruno Zambrance-Ferrau (ARTEEC ACI) :
- Adhérent au Réseau des Ressourceries
- Principales activités de l’association en lien avec la réparation :
- petites réparations effectuées sur le mobilier en vue de la vente
- pas de réparation sur les D3E : revente si fonctionnent encore
Constats :
- appareils de moindre qualité, non réparables
- difficulté de changer les mentalités : les personnes précarisées aspirent à acheter des biens à l’état neuf
- difficulté de se positionner dans un secteur très concurrentiel
Lien utile : http://www.arteec.org
4) Etude réalisée par la CMARA 24 auprès des réparateurs
Principaux résultats de l’enquête menée auprès des acteurs de la réparation en Aquitaine auprès de 3800 entreprises artisanales :
- Freins à la réparation : coût de la réparation, bien non réparables, manque de disponibilité des pièces détachées
- Principaux motifs de non-réparation : produit neuf trop peu coûteux, effet de mode
- Principaux motifs de réparation : sensibilité à l’environnement, produit facilement réparable et à un prix < à 1/3 du prix initial
- Besoin fort des professionnels en communication
- Forte d’acceptation de l’annuaire et d’une participation à la SERD 2012
Lien utile : PPT de la CMARA 24
5) Travail en ateliers
Compte tenu du temps disponible, les participants ont émis le souhait d’échanger des idées sous forme de brainstorming et non en ateliers. Afin d’alimenter ces échanges, Sabine Vigneron a présenté les principales pistes d’actions qui ont émergé suite à un travail d’état des lieux de la réparation réalisé en Région Nord-Pas de Calais.
Synthèse du brainstorming :
- Eric Boucaret (La Main Forte) relate le travail réalisé en interne avec des cogniticiens sur le thème de la sensibilisation. Selon lui, le travail de sensibilisation passe par 3 étapes indispensable : 1) présenter la problématique ; 2) concerner le public-cible ; 3) apporter un choix de solutions.
- Transposée au domaine des déchets, la première étape pourrait consister en informations sur les quantités de déchets enfouis et leur coût pour la collectivité, accompagnée de visites en déchèteries.
- La plupart des participants sont d’avis qu’il est possible de sensibiliser le grand public à la thématique de la réparation en changeant le ton de la communication. Les expériences d’ateliers pratiques alliant apprentissage et convivialité ont beaucoup de succès. C’est le cas des ateliers prévention organisés par le SMIICTOM d’Alsace Centrale ou ceux organisés par Leroy Merlin. Dans ces deux cas, la dimension ludique et la notion de loisirs supplantent les messages de réduction des déchets.
- Pour certains participants, la déchèterie est un lieu d’information par excellence. Des panneaux explicatifs pourraient y être installés afin d’expliquer le devenir des déchets et la manière dont ils seront revalorisés par les acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire ou de l’insertion.
- De même, certains s’interrogent sur les formations d’agent valoriste sur le territoire : formations qui pourraient être données aux gardiens de déchèterie. Il apparaît que ces formations sont données par le Réseau des Ressourceries et l’AFPA.
- Les participants estiment qu’il serait nécessaire de faire apparaître les structures d’insertion dans l’annuaire des réparateurs. De même, les collectivités devraient elles aussi présenter les structures qui sont présentes sur leur territoire.
- Si les ressourceries exercent des activités de réparation en vue de la vente, pourquoi ne pas imaginer des ateliers à destination du grand public, à l’image de ce qui se fait à Barcelone ? Au terme de l’atelier, les participants rachèteraient leur bien, ce qui équivaudrait au prix de la réparation.
- A noter que plusieurs collectivités sont dans une démarche éco-exemplaire et mènent des actions en matière de réemploi. Dans le cadre de l'opération de renouvellement de son parc informatique, la Communauté urbaine de Bordeaux a cédé une partie de son matériel à des structures de l'économie solidaire (Envie 2E, GI Informatique et Eco-Micro). D’autres expériences analogues ont été impulsées au sein de collèges, en Gironde.
- L’ADEME et le GARIE précisent qu’il existe un Réseau des Achats Publics Responsables en Aquitaine qui est très actif dans l’échange d’expériences et la capitalisation de bonnes pratiques.
Liens utiles : http://www.smictom-alsacecentrale.fr/fr/les-ateliers-prevention/
http://ressourcerie.fr/reseau/
http://www.achatsresponsables.com/aquitaine
6) Annexes
- PPT Espace Environnement : Téléchargement Réparation201211 (NXPowerLite)
- Présentation du Réseau des Réparateurs (Vienne) : Téléchargement Vienne_Réemploi_FR
- Etat des lieux des structures d’insertion (GARIE) : Téléchargement Atelier Technique sur la thématiquereparation
- Power Point de présentation de la CMARA 24 : Téléchargement PPT CMA ENQUETE REPARATION
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